Les transatlantiques avec les Glénans
Chaque année, pendant l’hiver, la base des Antilles s’installe au port du Marin en Martinique pour les stages Évasion. Entre octobre et décembre, 2 stages transatlantiques au départ de Bonifacio en direction de la Martinique sont proposés par les Glénans. Cela permet de convoyer la flotte de Sun Odyssey 389 pour la saison hivernale aux Antilles. Un niveau 3 est requis et les stages coûtent entre 1515 et 1865 euros.
Juste avant le début de la saison cyclonique aux Antilles (juillet-octobre), l’ensemble de la flotte doit rentrer à Bonifacio pour les stages en Méditerranée. Les transat’ retour se font généralement entre avril et mai.
Il est possible de demander une place en tant que bénévole sur les convoyages retour en contactant directement le ponton à Paris ou le responsable croisière à Paimpol. Évidemment, un certain niveau et une capacité d’adaptation sont des prérequis avant de s’embarquer pour une traversée de 4 à 6 semaines. Il y a une sélection des profils puisque le nombre de places est limité.
Pour l’inscription, mon cas était particulier. Comme j’avais déjà effectué un stage en janvier aux Antilles, la base m’a recontactée pour me proposer ce convoyage retour. Je n’avais pas un gros niveau de croisière mais mon monitorat en dériveur m’a bien aidée !
C’était comment ?
C’était une expérience hors du temps à la fois très longue, trop rapide et très intense ! Nous sommes partis pendant six semaines en tout. La vie à trois sur le bateau, la navigation au large, l’expérience hauturière, l’initiation aux quarts de nuit et à la navigation astronomique procurent un sentiment de liberté énorme. Être au milieu du grand bleu et ne croiser personne pendant des jours et des jours en avançant à la voile donne l’impression d’être infiniment petit dans l’infiniment grand. C’est à la fois très plaisant et terrifiant. Les paysages varient tous les jours et sont magnifiques.
Sur le plan technique, j’ai énormément appris en croisière alors que mon bagage était plutôt léger au départ. C’était très sécurisant d’être avec des personnes expérimentées et bienveillantes sur un bateau bien équipé et presque comme neuf. Grâce aux Glénans, nous avions également tout le matériel de sécurité nécessaire et même une personne chargée, à terre, du routage météo de la flotte. Alors, évidemment, les grains, tempêtes et avaries arrivent. C’est le jeu mais tout cela reste très encadré.
Humainement, vivre en communauté sur un 39 pieds, coupé du monde pendant 6 semaines est une expérience à part entière. La bonne nouvelle, c’est que les personnes qui signent pour ce genre de voyage sont toutes plus ou moins sur la même longueur d’ondes et cela évite les mauvaises surprises dans les équipages. Une grande aventure comme celle-ci, sans réseau ni contact avec le monde extérieur, vaut toutes les detox digitales du monde !
Bref, je suis fière de l’avoir fait, triste que ce soit déjà fini et j’ai très envie de repartir.
À recommander ?
Je le conseille mille fois à tous ceux qui ont déjà le pied marin, du temps, et qui n’ont pas peur de vivre gîté, du manque de sommeil, de ne pas se laver beaucoup, de manger un peu trop de conserves en trouvant ça délicieux… Il faut être motivé mais malgré le confort plus que sommaire, je le conseille !
Héloïse Bertrand