Le plaisir éprouvé en naviguant et en enseignant est un moteur essentiel de l’apprentissage. Encadrer permet de progresser beaucoup sur sa décentration. Pour poursuivre et accélérer sa progression technique en encadrant, il est intéressant de se dégager des moments de recentration sur sa pratique.
Cet article propose de mettre en évidence les moments appropriés pendant lesquels les stagiaires peuvent être davantage en autonomie, ainsi que les moments libres pour naviguer sans stagiaires sous sa responsabilité.

Les spécificités de l’encadrement en planche
- Stagiaires souvent nombreux et flotte vite éclatée, individualité du support ;
- Surtout chez les débutants, beaucoup de temps passé à gérer la sécurité : faire partir les stagiaires de la plage et les garder dans le périmètre de nav’, ce sont des moments où les encadrants ne naviguent pas ;
- Support pas toujours nécessaire pour encadrer ou navigation en mode dégradé (voile en drapeau ou très ouverte), les stagiaires restant au bord de la plage dans un périmètre très restreint.
L’intérêt de naviguer “pour soi”
- L’encadrement sur support est aussi un moyen de naviguer pour les moniteurs qui ne naviguent pas à l’année.
- Nécessaire pour conserver son niveau technique et continuer à progresser ;
- Permet de recharger les batteries et de se rendre à nouveau pleinement disponible pour ses stagiaires ;
- Rechercher des repères à formaliser aux stagiaires (ex : repères de face au vent sur un VDB).
Les moments propices pour se libérer du temps ? Et lorsque ça plane ?
- La nav’ mono : la solliciter auprès du RTQ, idéal car il n’y a plus de stagiaires à charge ;
- S’exercer avec son stage : se challenger en faisant les exercices avec son coencadrant et ses meilleurs stagiaires,
adapté aux mises en place avec du parcours et du freestyle ; - La bordée : le temps de navigation des stagiaires étant écourté, cela en libère pour les encadrants ;
- La pause goûter : occasion pour les encadrants de faire la démonstration, le spectacle, montrer aux stagiaires leur niveau technique, les faire rêver et les motiver mais attention à la longueur de la pause ;
- Les bords libres : environ 20 min en fin de séance pendant que les stagiaires travaillent individuellement en autonomie pour intégrer les apports reçus ;
- Avant le rdv donné aux stagiaires : cela permet de dégager environ 20 min sans les stagiaires mais attention à être à l’heure ;
- Encadrer sur funboard : oui si le niveau d’autonomie des stagiaires et le niveau technique des encadrants est suffisant (ø remorquage, BTO moteur accessible, savoir-faire du près). Avoir en tête que si l’encadrant sort une funboard, les stagiaires vont en réclamer une aussi, même chez les débutants ;
- En coencadrement : s’entraider entre encadrants, tourner avec son coencadrant sur funboard, l’un évoluant au milieu des stagiaires, l’autre en planche à dérive s’occupant des éventuels remorquages et de ceux proches du bord.

Garantir la sécurité du groupe et rester disponible pour ses stagiaires
- Toujours avoir un œil sur ses stagiaires : la sécurité du groupe doit être assurée en tout temps ;
- Bonne pratique : faire quelques aller-retours en alternant conseils sur l’eau et conseils au bord de l’eau ;
- Rester dans le périmètre de navigation fixé dans le brief de début de séance : sinon les stagiaires risquent de suivre alors qu’ils n’ont pas forcément l’autonomie suffisante.
- Rester toujours disponible pour ses stagiaires pour maintenir la motivation. Retours de stagiaires en débrief “Voir ses monos autour de soi donne du courage, rassure et permet de se dépasser même quand on pense qu’on en peut plus”.
Rédaction : Pauline Chabrier
Relecture : Robin Chabrier, Augustin Grimprel, Raphaël Joty et Stéphane Wacongne